Il me semble que chacun ici, ouvrant ce volume d'histoire, connait l'origine de cette assemblée.

Nonobstant, dans un souci de mémoire, et aussi, afin de léguer à nos enfants une guilde avec une histoire qu'ils n'oublieront pas, je couche sur ces pages comment tout a commencé...






Dans la froideur des Landes, l'aventurière soulève les paupières, constatant que le jour, bientôt, faisant place au scintillement des étoiles, ne donnera pas plus de gaieté aux Landes.
Elle étouffe un baillement, fatiguée de marcher seule.

Elle observe les premières lueurs du jour qui viennent faire briller les gouttes de la rosée matinale.
Jetant un coup d'¿il aux alentours, elle s'exclame: « Ces terres sont aussi vides que le crâne d'un orc ! »
Elle se laisse glisser le long du tronc jusqu'au pied de l'arbre.
Nulle âme n'est venue fouler le sol environnant, comme d'ordinaire. La femme bleue soupire et prend son bâton.

Parcourant les Landes, elle fouine ça et là. Elle a connu de nombreuses personnes, beaucoup se battant contre les Landes. Cependant, des questions lui brûlent l'esprit.
Se bat-on mieux en aveugle ? Comment battre les Landes sans bien les connaître ?
Une stratégie nécessite une bonne connaissance de l'ennemi et aussi du territoire.

De passages secrets en grottes, Yorwan voit germer en elle des projets fous.
Elle veut rassembler les amoureux de la découverte, un groupe uni, prêt à parcourir les Landes, échangeant ça et là les secrets intimes de ces terres qui nous portent.

Yorwan se réveille en sursaut, se redressant brusquement, elle se cogne à la branche au-dessus d'elle. Elle était en train de rèver.
Fébrillement, elle sort une peau tannée et y couche par écrit les principes de son idée.






Errant de contrées en contrées, Yorwan constate un plus grand dédain de ses guerriers pour la connaissance des Landes.
Pour eux, la force est plus importante.
Le pensez-vous, lecteurs ?

Trop heureux de se targuer de leurs exploits au combat, ils sont aveugles. Yorwan déprime en ce monde et finit pas se dire qu'elle doit être la seule à éprouver de tel sentiments et que son avis sur la stratégie ne sera sûrement jamais partagé.

La mort dans l'âme, elle continue, toujours seule.

Un jour cependant, ô joie ! Elle croisa un elfe pimpant sur les terres d'Irrissadith. Se frottant les yeux un moment, elle revint de sa surprise et courru à la rencontre de l'inconnu.
Stupeur et admiration, le jeune elfe était en reconnaissance. Il semblait s'interresser de près à cette ville, ancienne terre elfique.

Yorwan l'invita à une table et ils bavardèrent un long moment. Elle s'aperçu qu'elle avait une grande joie à discuter avec ce camarade providentiel.
Fuyant la pluie, elle l'invita à se mettre au chaud dans une charmante cave qu'elle utilise d'ordinaire pour gîter quelques rares fois dans l'année.

C'est ainsi qu'elle se mit à parler de ses projets d'antan, tout d'abord tant déçue par la nature des vivants.
La discution est vive et passionnée, le jeune elfe semble approuver le concept de guilde.
Elle ne quitta ce charmant personnage que quelques heures plus tard, après avoir ravivé ses projets qui bouillonnaient dans sa tête.

Ses pérégrinations l'amenèrent encore bien des fois à converser avec pareils aventuriers aux valeurs semblables.
Toutefois, elle croisa d'autres personnes ô combien désagréables et décevantes.






Yorwan avait l'esprit tourmenté face à ses rencontres, mais il lui manquait quelque chose pour se lancer dans la réalisation de son projet.
Elle ne savait pas encore que le moment approchait.

Dans la journée treize d'Elavrion du Fingelien 362, un évenement se déroula.
Des appels au secours c'étaient fait entendre dans les Landes !
Ni une, ni deux, elle s'empressa d'aller porter l'assistance à cette âme en difficultée.

Armée de son vieux baton, elle partit pour Trépont, là où un témoin avait entr' aperçu la jeune demoiselle.

Voici le récit que Yorwan en a fait:

C'est au port de la petite île que nous vîmes un papier au sol.
Nous le déchiffrâmes sans trop de peine, il semblerait que le ravisseur ait choisi pour une raison obscure de nous livrer des indices pour retrouver la jeune dame.

D'indice en indice, nous nous retrouvâmes aux côtés de Sarma qui nous indiqua quelques indices. Il avait en effet cru voir, au moment du départ du navire éperon quelques minutes auparavent, une ombre s'y faufiler.
Embarquant tous ensemble, nous arrivâmes sur Irillion.

Un dernier indice nous parlait vaguement d'une plage. Mon esprit fit rapidement le tour. Sur la plage d'Idaloran il nous fallait aller. J'ai alors mené les aventuriers vers le passage secret, où une horde de gobelins nous attendaient.

Après un rapide nettoyage où chacun y a mis du sien, je déboulais sur la plage, suivie de la troupe. Au sud se trouvait notre dame du nom de Reliva.
Après, de ses liens et de son baillon, l'avoir débarassée, elle décrivit son ravisseur: un grand galdur aux cheveux blonds.

C'est ainsi que Yorwan discuta avec cette charmante jeune personne, qui enflamma une fois de plus son esprit. Elle devait créer sa guilde. Cette jeune dame Reliva ne se rendait pas compte qu'en quelques mots, elle avait rendu à Yorwan son espoir.